Un homme averti en vaut deux

Catégorie : Finances

Allemagne, modèle de gestion financière ?

Angela Merkel tentant de sauver la Deutsche Bank

Bonjour à tous

Je vous relaie ici deux articles forts instructifs sur l’état de déliquescence financière de la première banque d’Allemagne, la Deutsche Bank.

https://planetes360.fr/alerte-lallemagne-veut-mutualiser-les-pertes-de-la-deutsche-bank/

Avec 4 milliards de dettes projetés sur 2019 au rythme de ses 3 dernières publications trimestrielles et un ratio d’évaluation à 39 (vs 32 pour Lehmann Brother en 2008), c’est dire que la fin est proche.

L’ennui dans tout çà c’est que le ministre allemand des finances, après une période posturale hyper-raide (vis à vis des grecs notamment), souhaite désormais profiter de l »amortisseur européen » que constitue le fond de stabilité et de résolution (celui qui est censé garantir les dépôts des épargnants jusqu’à 100 k€) mais aussi en solidarisant les banques entre elles. Le même dont Gael Giraud, économiste reconnu disait qu’il serait sous-dimensionné en cas de faillite d’une des 5 banques majeures françaises.

C’est là que le 2e article intervient.

https://www.zonebourse.com/DEUTSCHE-BANK-AG-56358396/actualite/Deutsche-Bank-recoit-les-autorisations-necessaires-au-transfert-d-activites-a-BNP-Paribas-29577042/

En le lisant, vous aurez compris que BNP va prochainement se lier davantage à la situation de la Deutsche Bank en reprenant une partie de ses activités.

Je vous laisse donc imaginer le scénario d’une chute de la DB avec dans son sillage la BNP par contagion. Si vous avez plus de 100 k€ d’actifs, certes, vous avez la chance dans la pointe de la pyramide sociale mais vous devriez songer sérieusement à acheter une lessiveuse. A bon entendeur …

vidéo des explications fournies par Gael Giraud :

La finance est folle mais tout va bien madame la Marquise…

Depuis mi-septembre, le marché interbancaire américain est en sérieuses difficultés. Les banques ne se font plus confiance et arrêtent de s’emprunter de l’argent car elles savent que leurs consoeurs détiennent des actifs « toxiques » sans pouvoir en évaluer le montant. Cette fois, ce ne sont plus des ‘subprimes’ (produit dérivé de crédits immobiliers accordés à des particuliers américains peu solvables, mais les prêts étudiants qui inquiètent les marchés.

Les régulateurs américains viennent de déclarer que l’industrie américaine rentre en récession ce qui va impacter les ménages, mais aussi les étudiants qui y font des petits boulots.

Pour éviter que les marchés inter-bancaires ne soient bloqués et que les taux d’emprunts n’augmentent (le 22/09, le taux des emprunts court terme a atteint 10%), la FED a décidé d’injecter massivement des liquidités. Depuis le 19/9, c’est donc plusieurs dizaines de Milliards de Dollars qui sont injectés tous les 2/3 jours. Au 4/10, date de cet article, ce sont déjà 278 Milliards de Dollars et la FED se dit prête à aller jusqu’à 1050 Milliards de Dollards de liquidités en octobre si nécessaire.

Pour rappel, la dernière fois que cela s’est produit, c’était en 2008, 3 semaines avant la crise des subprimes.

L’info est finalement peu relayée en une des sites d’économie. Il faut chercher avec le mot clé REPO pour trouver des contenus à ce sujet. Les unes dans pas un seul journal de presse économique qui en parle.

Enfin, je vous recommande la lecture de l’analyse de la crise de 2008 par Charles Sannat. Ca fait 30 pages mais çà résume bien le problème.

https://www.aucoffre.com/upload/documents/raisons-crise.pdf

https://www.boursedirect.fr/fr/actualites/categorie/marche-us/wall-street-plombe-par-l-economie-et-le-commerce-boursier-6500e69537642c74acfd38f62c709bc5c3cb42ff

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-fed-sinterroge-sur-lorigine-de-la-crise-du-repo-113367

Nucléaire, EPR, c’est pas encore fini

Pour inaugurer ce blog, j’ai choisi de parler du nucléaire et de l’EPR. Peut être parce que mon père a travaillé 7 ans pour un sous traitant de Framatome.

Une filière qui ne se finance pas

Une des premières questions qui revient depuis longtemps au sujet du nucléaire est celui du financement de la filière.

Je vous renvoie à cet article bien écrit de la député européenne écologiste Corinne Lepage qui soulève le point dès 2011 et l’a repris à maintes reprises depuis

https://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/pourquoi-le-nucleaire-est-en-train-de-ruiner-la-france_a_23245628/.

Depuis le sujet ne s’est pas arrangé, Areva a frôlé la faillite en 2017 et début 2018, même si M. Macron n’y était pas favorable, un rapprochement s’est opéré entre EDF et Areva, cette dernière devenant filiale sous le nom de Framatome (clin d’oeil à son nom précédent Aréva)

Un déficit d’investissement

Comme l’explique l’article du Huffington, il manque 6 milliards d’investissement chez EDF par an pour traiter, entre autres choses, les phases de rénovations du parc actuel qui arrive en fin de vie, la R&D sur les déchets nucléaires.

En 2014, des journalistes d’investigation avaient par ailleurs établit que les sommes perçues au titre de la récente taxe mise en place sur nos KWh facturés par les opérateurs pour financer la R&D sur le traitement des déchets avaient finalement servies au développement d’EDF et de l’atome au Brésil.

Paradoxalement, la gestion des déchets étant loin d’être résolue pour réduire drastiquement la durée ou la force de leurs émissions radioactives, j’ai découvert que les spécialistes du nucléaire investissaient les groupes de recherche sur le langage universel. Et cela afin de trouver une façon unique et fiable d’expliquer aux générations futures des 10000 prochaines années, qu’il ne faut absolument par déterrer les déchets que leurs aïeux auraient enfouis soigneusement.

L’EPR, un fiasco technologique

Un énieme report du lancement de l’EPR à flamanville, d’un cette fois, repoussant le lancement à fin 2019, augmente le coût prévisionnel de 400 Millions d’€ pour un total à 10,9 Milliards d’Euros

https://www.capital.fr/entreprises-marches/edf-report-de-la-mise-en-service-de-lepr-de-flamanville-1299796

L’EPR finlandais connait une dérive similaire passant de 3 à 8 Mds d’€.

http://www.lefigaro.fr/societes/2018/03/11/20005-20180311ARTFIG00163-areva-la-fin-du-cauchemar-finlandais.php

L’EPR anglais d’Inkley point est moins mal loti car il a été démarré plus récemment mais des dépassements de budget ont déjà été annoncé (1,5 milliard de Livre Sterling en sus des 19.6 de budget initial

http://video.lefigaro.fr/figaro/video/hinkley-point-un-chantier-colossal-et-controverse-de-21-5-milliards-d-euros/5062292768001/

https://www.usinenouvelle.com/article/edf-confirme-le-calendrier-du-projet-hinkley-point-et-evoque-les-reacteurs-a-sizewell.N639413

https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/07/03/hinkley-point-edf-revise-a-la-hausse-le-cout-des-deux-reacteurs-epr_5154950_3234.html

EDF a rassuré son client en annonçant assumer 66% du surcout, ce qui ne devrait pas nous rassurer, nous les contribuables français.

Quand çà cafouille, accélérons

Nicolas Hulot venait juste d’annoncer sa démission qu’un rapport commandé par lui et le ministre de l’économie lui était remis pour préconiser la construction de 6 nouveaux EPR d’ici 2035.

Comme le précise cet article, un EPR coûte au final en moyenne 10.5 Mds d’€ contre 3.5 Mds d’€ prévu

Il serait donc grand temps que notre gouvernement stoppe cette fuite en avant de capitaux que nous devrons collectivement assumer soit par la re-capitalisation d’EDF/Areva, soit par une augmentation des coûts de fournitures d’énergie.

Pourquoi ne pas dire stop et viser l’autonomie énergétique par une réduction drastique de nos consommations et par une transition vers les énergies renouvelables…

Je vous laisse réfléchir

 

 

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