Pour inaugurer ce blog, j’ai choisi de parler du nucléaire et de l’EPR. Peut être parce que mon père a travaillé 7 ans pour un sous traitant de Framatome.

Une filière qui ne se finance pas

Une des premières questions qui revient depuis longtemps au sujet du nucléaire est celui du financement de la filière.

Je vous renvoie à cet article bien écrit de la député européenne écologiste Corinne Lepage qui soulève le point dès 2011 et l’a repris à maintes reprises depuis

https://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/pourquoi-le-nucleaire-est-en-train-de-ruiner-la-france_a_23245628/.

Depuis le sujet ne s’est pas arrangé, Areva a frôlé la faillite en 2017 et début 2018, même si M. Macron n’y était pas favorable, un rapprochement s’est opéré entre EDF et Areva, cette dernière devenant filiale sous le nom de Framatome (clin d’oeil à son nom précédent Aréva)

Un déficit d’investissement

Comme l’explique l’article du Huffington, il manque 6 milliards d’investissement chez EDF par an pour traiter, entre autres choses, les phases de rénovations du parc actuel qui arrive en fin de vie, la R&D sur les déchets nucléaires.

En 2014, des journalistes d’investigation avaient par ailleurs établit que les sommes perçues au titre de la récente taxe mise en place sur nos KWh facturés par les opérateurs pour financer la R&D sur le traitement des déchets avaient finalement servies au développement d’EDF et de l’atome au Brésil.

Paradoxalement, la gestion des déchets étant loin d’être résolue pour réduire drastiquement la durée ou la force de leurs émissions radioactives, j’ai découvert que les spécialistes du nucléaire investissaient les groupes de recherche sur le langage universel. Et cela afin de trouver une façon unique et fiable d’expliquer aux générations futures des 10000 prochaines années, qu’il ne faut absolument par déterrer les déchets que leurs aïeux auraient enfouis soigneusement.

L’EPR, un fiasco technologique

Un énieme report du lancement de l’EPR à flamanville, d’un cette fois, repoussant le lancement à fin 2019, augmente le coût prévisionnel de 400 Millions d’€ pour un total à 10,9 Milliards d’Euros

https://www.capital.fr/entreprises-marches/edf-report-de-la-mise-en-service-de-lepr-de-flamanville-1299796

L’EPR finlandais connait une dérive similaire passant de 3 à 8 Mds d’€.

http://www.lefigaro.fr/societes/2018/03/11/20005-20180311ARTFIG00163-areva-la-fin-du-cauchemar-finlandais.php

L’EPR anglais d’Inkley point est moins mal loti car il a été démarré plus récemment mais des dépassements de budget ont déjà été annoncé (1,5 milliard de Livre Sterling en sus des 19.6 de budget initial

http://video.lefigaro.fr/figaro/video/hinkley-point-un-chantier-colossal-et-controverse-de-21-5-milliards-d-euros/5062292768001/

https://www.usinenouvelle.com/article/edf-confirme-le-calendrier-du-projet-hinkley-point-et-evoque-les-reacteurs-a-sizewell.N639413

https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/07/03/hinkley-point-edf-revise-a-la-hausse-le-cout-des-deux-reacteurs-epr_5154950_3234.html

EDF a rassuré son client en annonçant assumer 66% du surcout, ce qui ne devrait pas nous rassurer, nous les contribuables français.

Quand çà cafouille, accélérons

Nicolas Hulot venait juste d’annoncer sa démission qu’un rapport commandé par lui et le ministre de l’économie lui était remis pour préconiser la construction de 6 nouveaux EPR d’ici 2035.

Comme le précise cet article, un EPR coûte au final en moyenne 10.5 Mds d’€ contre 3.5 Mds d’€ prévu

Il serait donc grand temps que notre gouvernement stoppe cette fuite en avant de capitaux que nous devrons collectivement assumer soit par la re-capitalisation d’EDF/Areva, soit par une augmentation des coûts de fournitures d’énergie.

Pourquoi ne pas dire stop et viser l’autonomie énergétique par une réduction drastique de nos consommations et par une transition vers les énergies renouvelables…

Je vous laisse réfléchir